Au lycée, mais aussi lorsque vous serez étudiant, et encore plus tard, par exemple au cours
de votre carrière, vous serez amené à prendre la parole en public. Or, que ce soit à
l’occasion d’un exposé, d’une réunion associative, de la soutenance d’un rapport de stage
ou d’un mémoire universitaire, seul le message va changer. La technique, elle, restera
toujours la même – à quelques variantes près.
Le fait de s’exprimer devant un public plus ou moins nombreux, plus ou moins acquis à votre
cause, ne s’improvise pas. Selon qu’on s’y soit bien ou mal préparé, on peut réussir
brillamment son speech ou effectuer une prestation franchement médiocre… à contenu
identique !
Comme toujours, tout - ou presque - est question de méthode.
Le trac, pire ennemi de l’orateur
Vous le connaissez bien : c’est lui, le responsable de la gorge sèche, des palpitations
cardiaques, de la sueur glacée sur le front. Courage : il se dompte, mais il faut d’abord bien le
connaître. Il s’explique essentiellement par l’émotivité, la peur du jugement des autres, et le
manque de confiance en soi.
Pour combattre la chose, il s’agit d’abord de relativiser et de ne pas s’en faire une montagne.
Non, les autres ne sont pas venus pour assister à votre mise à mort ; ils ne vous sont pas, en
principe et
a priori, hostiles. Et même, au pire, et honnêtement, une mauvaise prestation n’a
que rarement des conséquences vraiment dramatiques…
Maîtriser le message à faire passer
Si vous voulez pouvoir vous concentrer sur la forme de votre présentation, nous devons tenir
pour acquis que vous maîtrisez votre sujet. Vous avez une information, un contenu à
formuler. Exposé, discours, peu importe. Vous devez impérativement être parfaitement à
l’aise, en amont, avec le fond de votre propos. Vous aurez donc passé le temps nécessaire à
cette étape préalable.
Répétez, tout seul, au besoin devant un grand miroir. Vous pouvez apprendre votre texte par
cœur, si vous savez le restituer sans ânonner. En « bouée de sauvetage », une petite fiche
mentionnant le déroulé de l’intervention et quelques mots-clefs pourront s’avérer utile, et
vous éviteront l’un des pire pièges : celui de lire ses notes, le nez collé dessus.
Connaître les enjeux, le lieu, le type de public, les conditions matérielles de l’intervention
vous permet de gagner en assurance. C’est surtout l’inconnu qui stresse : arrangez-vous
pour le réduire au maximum.
Res-pi-rez
Vous devez savoir, même approximativement, quel est le temps qui vous est imparti, de
façon à pouvoir gérer au mieux la durée de votre discours.
Rappelez-vous que votre cerveau peut dominer votre corps (si, si !). Tâchez de rester
détendu : relâchez les tensions dans vos épaules, décontractez vos muscles, votre mâchoire.
Ne serrez pas les poings, vous n’êtes pas sur un ring.
Res-pi-rez. Profondément. C’est vital, et c’est le meilleur moyen à votre disposition pour
oxygéner vos méninges. Une bonne moyenne est, dit-on souvent, d’environ 18 inspirations-
expirations par minute. Au-delà de 20 ou 25, vous halèterez tel un pauvre tabagique qui
vient de terminer un 500 mètres haies. Gracieux.
Ne braillez pas comme un veau, n’adoptez pas non plus un ton trop intimiste, tout est
question de mesure. Si vous devez vous servir d’un micro, ne le tenez pas trop près de votre
bouche (les pros le tiennent à la hauteur de leur menton).
Ar-ti-cu-lez
Articulez bien. Le rythme de la parole est, lui aussi, important. Trop vite, on ne vous
comprendra plus, trop lent, tout le monde s’endormira. Dans l’un et l’autre des cas, ce n’est
pas votre objectif.
Quoi qu’il en soit, ce sont toujours les premiers mots les plus difficiles. En général, une fois
lancé, le trac diminue automatiquement.
Souriez. Regardez ceux qui vous écoutent, pas le bout de vos chaussures, ni le plafond.
Attachez-vous à parcourir périodiquement la salle des yeux, mais sans que la manœuvre
paraisse trop mécanique.
Relancez régulièrement l’attention de ceux qui vous écoutent, ménagez des petits silences,
osez poser des questions, ou en susciter, si le contexte général s’y prête.
Lorsque vous avez achevé votre speech, remerciez aimablement pour l’attention qui vous a
été accordée…
Avouez : finalement, ce n’était pas si difficile, et ça ira encore mieux la prochaine fois !