Pourquoi décore-t-on un sapin à Noël ?
À Noël, on décore un sapin ! Ce dernier peut être naturel ou artificiel, coupé ou en plastique, vert, blanc, bleu ou rouge mais il faut que ce soit un sapin ! Une tradition qui remonte à loin…
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le sapin était l’arbre de Noël par excellence ? Nous oui ! C’est pour cette raison qu’à l’approche de l’arrivée du gentil barbu débonnaire, nous avons mené l’enquête, à la recherche des origines de la tradition du sapin de Noël.
Noël avant le sapin
Le sapin ne faisait pas partie des toutes premières célébrations de Noël. Au début, d’autres traditions marquaient cette date de l’année, comme chez les peuples des pays nordiques. Des contrées où ce n’était pas le Père Noël qui distribuait les cadeaux mais carrément le dieu nordique Heimdall, soucieux de récompenser les enfants sages.
Certaines légendes affirment que le sapin est apparu au centre de certaines traditions dès le VIe siècle, dans les Vosges par exemple, comme l’a rapporté le missionnaire irlandais Colomba. On raconte également qu’au VIIIe siècle, un moine anglais aurait converti au christianisme une foule de païens en coupant devant eux le chêne de Thor et prouvant dans un même élan que bien qu’associé à l’arbre, le dieu Thor n’avait rien fait pour empêcher son geste. Le sapin qui, de part sa forme, a très tôt représenté la sainte trinité, en opposition avec le chêne païen.
L’apparition du sapin de Noël
La tradition du sapin de Noël est probablement née en Allemagne, au Moyen âge tardif, dès le XVe siècle. La cité de Riga aurait été la première à célébrer Noël avec un sapin positionné au centre de la place, en 1510. Au début, on décorait donc un arbre unique par communauté, avec des pommes et des hosties, soulignant son caractère religieux et sacré.
Mais certaines sources mentionnent le fait que le sapin tel qu’on le connaît, est apparu pour la première fois en France, en Alsace, alors que, toujours selon certaines sources, la première mention du terme « sapin de Noël » remonte à 1521, toujours en France, du côté de Sélestat, dans le Bas-Rhin.
Le tableau Cadeaux de Noël du peintre allemand Nikolaus Hoffman, réalisé entre 1760 et 1770 est le premier a montrer clairement un arbre de Noël décoré, au cœur d’une scène familiale typique. Ici, le sapin, ou plutôt ce qui ressemble vaguement à un sapin, est orné de bougies. Une coutume tout d’abord réservée aux classes aisées, qui s’est peu à peu propagée dans tout le peuple.
Un sapin à la conquête du monde
Si le sapin est devenu incontournable en Allemagne à partir du XIXe siècle, les colons allemands ont instauré cette tradition en Amérique du Nord dès le XVIIe, plantant des graines qui n’allaient pas tarder à fleurir dans tout le pays et même au-delà.
Bientôt, la bourgeoisie s’empare de ce symbole. On voit apparaître des sapins à la cour de Vienne en 1816 et dans la cour de France en 1837, initiant alors le peuple français à cette coutume bel et bien allemande. En Angleterre, le premier sapin a fait son apparition dans la famille royale sous le règne de la reine Victoria. C’est le Prince Albert qui donna la première impulsion. Mais il faut dire que le prince en question avait des origines allemandes.
Tout aussi bien adopté par les Protestants que par les Catholiques, le sapin a en revanche eu du mal à s’installer à Rome, où l’église a longtemps vu d’un mauvais œil cette tradition perçue alors comme luthérienne. Mais finalement, en 1982, la Cité du Vatican a franchi le pas, conférant à l’arbre de Noël une sorte d’universalité pour tous les chrétiens du monde entier.
Une tradition incontournable
Comme la fête de Noël en elle-même, qui est depuis longtemps célébrée par les croyants et les non-croyants, l’arbre de Noël a fait l’objet d’un plébiscite total. Certaines familles optent d’ailleurs toujours pour la décoration avec les véritables bougies, même si cette dernière n’est pas sans danger en raison du risque d’incendie qu’elle encourage.
Plus qu’un sapin, un symbole
Dans de nombreuses croyances, l’arbre est considéré comme un symbole de vie et de renouveau. Comme nous l’avons vu, le sapin peut aussi représenter la sainte trinité. Le sapin, un conifère à feuillage persistant évoque également la renaissance lors du solstice d’hiver. Et ce depuis bien longtemps, avant que quelqu’un pense à le couper pour le décorer afin de célébrer Noël.
Aujourd’hui, le sapin de Noël est l’un des symboles les plus puissants de Noël, avec le Père-Noël lui-même. On dépose à son pied les cadeaux, parfois une crèche, et toute la célébration s’articule autour de lui.
Dans les foyers mais aussi dans les villes, sur les places, illuminés, artificiels ou naturels, les sapins font chaque année leur apparition pour donner le top départ de la période des fêtes.
Le sapin en France en quelques chiffres
Chez nous, environ 6 millions de sapins sont vendus chaque année (5 millions naturels et 1 million artificiels). Cela dit, et c’est finalement assez peu, le sapin est présent dans 2 foyers sur 10.
Parmi les espèces plébiscitées, le Nordmann, qui ne perd pas ses épines, représente près de 80% des ventes alors que l’épicéa représente 19%. Le reste étant occupé par des espèces autres.
Quelques sapins de Noël célèbres :
> Le Rockfeller Center à New York
> Le Capitole à Washington DC
> Strasbourg à France
> La Place Rouge à Moscou
> Trafalgar Square à Londres
Crédit photo : Sandra Seitamaa-Unsplash