Pourquoi le disque vinyle revient en force ?
Autrefois incontournables, pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait plus ou moins du seul support disponible pour écouter de la musique, les disques vinyles ont été relégués au second plan avec l’invention du CD. Pourtant aujourd’hui, à l’heure du streaming, ils ont à nouveau une côte terrible.
La fin de l’année 2020 a vu pour la première fois les ventes de vinyles dépasser celles des CD. Fin 2021, rien qu’au Royaume-Uni, tous les records étaient battus, avec plus de 5 millions de disques écoulés. C’est un fait, aujourd’hui, les personnes qui achètent de la musique en support physique, se tournent en majorité vers le vinyle. Mais comment expliquer cette popularité ? Explications en 3 points !
Le vinyle, une affaire de son
Les puristes rejettent le streaming car le son n’est pas assez bon. Il existe certes des services qui proposent, souvent pour un coût plus élevé, une qualité premium, mais en général, cela ne suffit pas pour encourager les amateurs de vinyles à changer d’avis. Il en va de même du mp3 qui n’a pas meilleure presse, même si là encore, il est possible, avec le format flac, de profiter d’une qualité vraiment appréciable. Cela dit, le son du vinyle a, il vrai, quelque chose de spécial. Il y a tout d’abord ce petit craquement caractéristique, quand on pose le saphir sur le disque, puis le son en lui-même, en général parfaitement fidèle aux exigences des artistes. À noter que ces mêmes puristes n’ont jamais vraiment adopté le CD qui pourtant, propose un son excellent, même si parfois celui-ci est jugé trop « propre ».
Un vinyle, c’est beau
Dans les années 60 et 70, et même plus tard, les artistes et les labels ont souvent œuvré pour faire des disques vinyles de véritables objets de collection. Quelques exemples ? Sticky Fingers, des Rolling Stones, avec une véritable braguette à monter ou à descendre ; la fameuse banane dessinée par Andy Warhol (comme le Rolling Stones d’ailleurs) sur l’album de Nico & The Velvet Underground, la pochette de Sgt. Pepper’s Lonely Heart Club Band des Beatles… Forcément, grâce à son format plus grand, le vinyle offre plus de possibilités aux artistes pour façonner des pochettes marquantes. Des possibilités bien moindres avec le CD qui néanmoins, s’est bien défendu avec les coffrets digipacks notamment.
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Le vinyle est d’ailleurs tellement apprécié pour son côté design qu’il est même devenu un objet décoration à part entière. Pour preuve les cadres disponibles dans le commerce qui permettent de glisser les vinyles pour les accrocher ensuite au mur.
Le vinyle, pour la musique, uniquement pour la musique
Le streaming et le mp3 ont profondément modifié notre façon d’écouter de la musique. Aujourd’hui, on picore sur Deezer ou Spotify, et de moins en moins de personnes écoutent les albums du début à la fin. Sur un vinyle, picorer s’avère beaucoup plus compliqué. Les vinyles encouragent donc l’écoute totale d’un album. Ce qui permet à certaines œuvres, comme par exemple Dark Side of the Moon de Pink Floyd de résonner tel que le groupe l’a pensé et enregistré.
Il existe bien sûr d’autres raisons. On peut par exemple parler de tout le rituel qui est indissociable du disque vinyle. Cela peut paraître anodin mais pour les puristes, encore eux, ce détail reste important. Quand on écoute un vinyle, on prépare la platine, on sort avec attention le disque, on souffle un peu dessus pour retirer les grains de poussière, on pose le disque puis le saphir, avant de s’installer confortablement. Le vinyle passe aussi remarquablement bien l’épreuve du temps. Si on en prend soin, il est quasiment immortel.
Sans oublier sa côte. Contrairement au CD, le vinyle peut prendre de la valeur. Dans tous les cas, le vinyle joue aujourd’hui un grand rôle dans l’industrie de la musique. On peut en trouver partout, y compris dans les supermarchés, d’où il a été trop longtemps absent, et tous les groupes, quel que soit le style, sortent leur musique sous ce format.
Seul bémol, le prix ! Si acheter un CD, une nouveauté en tout cas, coûte en général entre 10 et 20 euros, le vinyle peut exiger un budget qui parfois, pour un seul album, atteint les 50 euros. Il faut aussi souligner que depuis le début de la guerre en Ukraine, comme bien d’autres produits, le vinyle a augmenté en raison de certains composants essentiels à sa fabrication. Pas de quoi arrêter les amateurs pour autant, qui bien souvent, préfèrent acheter moins pour acheter mieux.