Que peut et doit faire un jeune pour changer les choses ?
Regarder tourner le monde et avoir l’impression de ne rien pouvoir faire face aux injustices et autres événements qui chaque jour, bouleversent l’actualité, peut être très frustrant. Alors comment faire pour changer les choses ? La politique est assurément la voie à suivre pour initier et mener le changement, en fonction de valeurs propres et d’idées fédératrices. Après tout, ce sont les personnalités politiques, au niveau communal, régional et national, qui énoncent les règles à suivre. Mais comment se lancer ? Vivre au lycée vous donne quelques pistes à ne pas négliger pour mettre toutes les chances de votre côté.
La politique : une question de diplômes ?
On pense souvent à tort que pour faire de la politique, il « suffit » d’intégrer les bonnes écoles pour ensuite obtenir les diplômes adéquats. La réalité est bien plus complexe que cela. Il faut tout d’abord savoir que la loi organique du 6 novembre 1962, qui aborde la question des critères d’éligibilité à une candidature à la présidentielle, n’exige aucune formation spécifique pour accéder au poste suprême. En soi, n’importe qui peut prétendre au job, à condition d’obtenir les 500 fameux parrainages des maires de France.
À titre d’exemple, si Valérie Précresse est passée par les classes préparatoires économiques et commerciales du lycée privée Sainte-Geneviève de Versailles avant d’entrer à HEC Paris pour finalement intégrer l’ENA, Philippe Poutou lui, ne possède aucun diplôme. Jean-Luc Mélanchon pour sa part, est détenteur d’une licence de philosophie et de lettres modernes. Il a aussi obtenu un Capes mais n’a pas suivi les cours d’une école comme l’ENA. Le président Emmanuel Macron afin, est diplômé de Sciences Po. Il est aussi passé par les bancs de l’ENA.
Il faut donc retenir que s’il n’existe pas de parcours type, certaines étapes ne sont pas pour autant à zapper.
Par où commencer ?
Le bénévolat semble être une bonne porte d’entrée pour tout aspirant à une carrière politique. Ce n’est néanmoins pas la seule. Le bénévolat peut consister à se rapprocher d’un parti, via son bureau local, et de participer aux travaux préparatoires. Cela peut prendre la forme d’un porte-à-porte ou d’un poste qui consiste à passer des appels. Pour cela, il convient bien sûr de s’engager auprès d’un parti bien précis. En période d’élection, le fait de faire partie de l’équipe des bénévoles d’un candidat offre l’opportunité de vivre la campagne de l’intérieur et de véritablement évoluer aux côtés des politiciens en action.
Les assemblées générales sont aussi un excellent moyen de débuter, au même titre que les syndicats étudiants et les associations. Mais rentrons justement dans les détails…
Vie associative et politique
Les associations sont idéales pour commencer à poser les fondations d’une future carrière en politique. Le fait même de participer activement à la vie d’une association peut permettre de compléter un cursus. Un étudiant qui s’investit dans un poste à responsabilité, comme président, chargé de communication ou trésorier, pourra acquérir une expérience notable et par la suite appliquer ses compétences. En cela, l’association offre la chance de se faire une première idée quant à la réalité du terrain en abordant des notions comme la gestion d’un budget, la communication, l’organisation de divers événements, le recrutement de bénévoles, le militantisme, la prise de parole en public, la gestion du sponsoring et des partenariats, celle des relations presse et bien sûr des relations publiques.
Dans une association où il est également plus facile de faire des rencontres qui peuvent s’avérer déterminantes. Pour créer son réseau, il n’y a pas mieux ! Le fait de faire partie d’une association représente un vrai plus dans un parcours pour la simple et bonne raison qu’un tel engagement traduit une volonté de vouloir travailler pour un but précis, pour changer les choses et avancer main dans la main avec d’autres personnes au sein d’une structure forte.
Il est de plus facile de trouver une association qui cadre avec vos idéaux. Et si ce n’est pas le cas, il est aussi envisageable de créer la votre et de fédérer d’autres personnes autour de votre projet.
S’engager dans un syndicat étudiant
Créés autour d’un corpus de valeurs, les syndicats étudiants accueillent en leur sein de nombreux aspirants politiciens. Et pour cause, car évoluer au plus tôt dans un syndicat s’avère à bien des égards très formateur.
Les syndicats étudiants se donnent pour mission de représenter les étudiants afin de les aider. Parmi les plus connus, on peut citer l’UNEF, pour Union Nationale des Étudiants de France, le premier d’entre-eux, mais aussi la Confédération étudiante et le SUD, pour Solidaire, Unitaire et Démocratique étudiant.
Pour adhérer à un syndicat, rien de plus simple : il suffit de s’inscrire, en ligne ou dans un bureau, et de payer une cotisation.
Autant de chemins qui amènent à organiser ou à participer à des assemblées générales, en première ligne ou de manière plus discrète (au début tout du moins) pour commencer à prendre ses marques dans le monde de la politique. Ces expériences peuvent en outre vous permettre de véritablement savoir si une telle carrière est faite pour vous.
Un premier mandat ?
Aussi grandes soient les ambitions de l’aspirant politicien, il est recommandé de ne pas brûler les étapes. Pourquoi ne pas ainsi commencer par devenir membre d’un conseil scolaire ? Le conseil d’administration scolaire est un excellent moyen pour les jeunes intéressés par la politique en cela qu’il permet de commencer à constituer un réseau au niveau local. Réseau qu’il faut par la suite veiller à sans cesse enrichir. Une étape qui peut précéder une place au conseil municipal.
Quid des études ?
Si nous avons vu que tous les candidats à la présidentielle n’avaient pas forcément suivi de grandes études, il serait dommage de négliger cette voie. Le fait de s’inscrire dans une université présente de multiples avantages. On peut par exemple intégrer des associations et se spécialiser dans un domaine précis suivant ses aspirations et ses ambitions. Il est donc recommandé de s’impliquer à fond, via une organisation affiliée à un parti politique par exemple ou via les élections locales. Le but est également de se faire connaître pour peu à peu monter les échelons.
À bien des égards, débuter en politique signifie jouer sur tous les fronts. Il ne suffit pas de parvenir à intégrer l’ENA ou une autre grande école pour y arriver mais être porté par une vision et par un désir de vraiment changer les choses.