Que se passe-t-il dans notre corps quand on tombe amoureux ?
L’amour… Il a inspiré quelques-unes des plus belles chansons mais aussi nombre de films, séries et autres classiques de la littérature. L’amour après lequel on court et auquel on s’accroche, qui est célébré tous les 14 février, à l’occasion de la Saint-Valentin.
« All you need is love » chantaient les Beatles. Oui mais encore ? On le cherche ou non mais le comprend-t-on vraiment ? Et d’ailleurs, que se passe-t-il d’un point de vue physiologique quand on tombe amoureux ? Comment notre organisme exprime-t-il le fait d’éprouver une attirance et des sentiments pour quelqu’un ?
L’amour, une affaire de papillons ?
On dit souvent que quand on tombe amoureux d’une personne, qu’on a le coup de foudre ou qu’on ressent des sentiments très forts qui ensuite peuvent évoluer vers de l’amour pur et simple, des papillons se mettent à s’agiter dans notre ventre. Bien sûr, et heureusement, aucun papillon ne se met à voler dans notre estomac quand on tombe amoureux. C’est d’ailleurs beaucoup plus complexe que cela.
Chacun exprime ce qu’il ressent de manière différente mais certains « symptômes » semblent communs à tout le monde. Quand on tombe amoureux, on peut transpirer (on a vu plus glamour), avoir la chair de poule, une sensation effectivement étrange dans le ventre, des palpitations (mais pas au sens clinique du terme) et ressentir plus globalement une excitation certaine. Si on analyse ce phénomène d’un œil disons plus neutre et froid, on comprend alors que tomber amoureux se traduit d’une certaine façon dans le corps.
Au final, l’amour, c’est aussi une question de biologie. Un processus précis que notre cerveau se charge d’habiller et de rendre plus « magique ».
Il était une fois le coup de foudre
Prenons un exemple concret : vous devez rencontrer quelqu’un. Vous l’avez peut-être connu sur un site de rencontre ou croisé au restaurant, dans un bar, peu importe. Ce rendez-vous vous stresse un peu et c’est normal car au fond de vous, vous sentez que cette personne pourrait être la bonne. Votre organisme libère ce qu’on appelle de la noradrénaline, un messager produit par les glandes surrénales proche du stress qui provoque un accroissement de l’excitation, de la vigilance mais qui favorise aussi l’apprentissage (oui c’est un peu étrange). Une fois libéré, ce messager fait battre le cœur plus vite et dilate les pupilles. Vous avez alors moins faim, voire pas du tout, et vous avez envie de tout, sauf de dormir.
C’est alors que votre corps libère une décharge d’adrénaline. Non seulement le cœur s’emballe de plus belle mais vous pouvez éventuellement rougir. Certaines personnes ont même mal au ventre. Pour contrebalancer cet effet, le corps secrète de la dopamine, qui insère une notion de plaisir indispensable au processus. La dopamine booste aussi la motivation. En d’autres termes, souvent, quand on tombe amoureux, on se sent mal mais on aime ça. Paradoxal ! La dopamine finit heureusement par dominer et joue un grand rôle dans le bon déroulement du rendez-vous amoureux.
La noradrénaline et l’adrénaline impliquées dans le processus amoureux sont secrétées grâce à l’hypothalamus, une petite région du cerveau qui joue un rôle primordial dans toutes les fonctions vitales. C’est l’hypothalamus qui, lorsqu’une rencontre amoureuse a lieu, booste l’organisme et donc le cerveau pour faire en sorte que tout fonctionne. Tout ceci est donc très primal même si, encore une fois, le cerveau, toujours lui, se charge d’enjoliver les choses.
Amour et dopamine
Avez-vous déjà remarqué que quand on tombe amoureux, l’autre semble absolument parfait ? Après, bien sûr, on découvre des petits défauts, voire des gros, mais au début, bien souvent, tout paraît idyllique. Et bien, c’est principalement la faute de la dopamine qui vient encourager le désir tout en mettant les fonctions responsables du jugement en sourdine.
Par la suite, si la relation se prolonge, le cerveau fait le nécessaire pour mettre le stress de côté, afin d’encourager une relation plus sereine, qui devient alors une pure source de plaisir. Et là, ce n’est plus vraiment la dopamine qui a la main mais l’ocytocine, qui est aussi surnommée hormone de l’intimité. C’est grâce à l’ocytocine que sont libérées d’autres hormones associées au plaisir, à savoir les endorphines, la sérotonine et l’anandamide.
L’amour, un sentiment universel ?
Les chercheurs essayent de déchiffrer les réactions chimiques qui caractérisent le sentiment amoureux dans le corps humain. Pour autant, de nombreuses zones d’ombre persistent. Tout ce dont nous avons parlé jusqu’ici est avéré mais ce n’est pas pour autant que chacun réagit de la même manière. L’amour, au fond, c’est quoi ? Si on le débarrasse de toute poésie et de toute interprétation romanesque ou fantaisiste, l’amour est tout simplement un savant équilibre entre plusieurs molécules que font réagir des récepteurs. Mais nous ne réagissons pas tous de la même façon. Autrement dit, les molécules dont nous parlons dans cet article n’entraînent pas exactement la même réaction chez tout le monde. Et oui, sinon, ce serait beaucoup trop simple non ?
Nous ne sommes pas égaux devant l’amour
Les sensations ressenties quand on tombe amoureux diffèrent ainsi selon les personnes. Des sensations que l’on peut associer à la perception que l’on a de soi-même. Quelqu’un de confiant n’aura probablement pas mal au ventre et ne verra pas son appétit diminuer, même quand il rencontre une personne qu’il pense susceptible de bouleverser sa vie. À contrario, quelqu’un de peu confiant pourra ressentir des sensations plus extrêmes devant l’amour.
Et puis la vie est compliquée ! On ne fait pas toujours la distinction entre l’amour et l’affection, ou l’amour et la passion. On peut ressentir de l’attirance pour quelqu’un et dans un même élan faire l’expérience des réactions décrites plus haut (les papillons dans le ventre et compagnie) et s’apercevoir plus tard ou même avoir conscience sur le moment que l’amour n’est pas à l’ordre du jour. Le fameux coup de foudre est un peu comme les extraterrestres. Certains y croient pour avoir vécu une rencontre qui les a encouragés à y croire et d’autres pensent qu’il s’agit d’un mythe.
C’est d’ailleurs bien pour cette raison que si les scientifiques ont identifié des réactions chimiques tangibles associées à l’amour, plusieurs questions restent en suspens. Autant chercher à expliquer pourquoi certaines personnes aiment certaines choses que d’autres personnes détestent. L’être humain est une machine complexe et imprévisible. Sans oublier le temps, qui peut compliquer les choses et faire varier les réactions associées à l’amour.
Bref, ce n’est pas encore demain qu’on parviendra à totalement expliquer l’amour d’un point de vue logique. Car l’amour n’a aucune logique, c’est bien connu. Il est propre à chacun et peut prendre diverses formes. Sur ce, bonne Saint-Valentin !
Crédit photo : Shaira Dela Peña