Que se passerait-il si les humains disparaissaient du jour au lendemain ?
Le cinéma et la littérature ont souvent imaginé diverses apocalypses : super volcan, météorites, virus dévastateur… Autant de catastrophes ayant pour conséquence la disparition pure et simple de l’humanité. Les êtres humains qui, depuis leur arrivée sur terre, on largement colonisé la planète, sans se priver au passage de la polluer, entraînant les conséquences que l’on commence à observer aujourd’hui (le réchauffement climatique, la pollution des océans, etc.). Alors que se passerait-il exactement si l’intégralité de la population venait à disparaître ? Plusieurs études ont été menées à ce sujet afin de dessiner une simulation de ce que serait véritablement l’apocalypse. Une manière particulièrement originale et extrême de répondre à plusieurs questions parmi lesquelles : combien de temps faudrait-il aux constructions humaines pour disparaître ? Le réchauffement climatique se poursuivrait-il ? Quelles sont les véritables conséquences de la pollution à très long terme ?…
Premières heures
Alors que les humains ont disparu depuis quelques heures seulement, toutes les lumières s’éteignent.En effet, sans personne pour s’occuper de la maintenance des centrales électriques, celles-ci se mettent à l’arrêt. Au bout de 4 à 8 heures, les centrales nucléaires se mettent en mode sécurité et s’arrêtent également. Pour les éoliennes, c’est un peu plus long mais elles finissent par cesser de tourner. Quant aux panneaux solaires, il faut plus de temps pour que la poussière accumulée, que personne n’enlève, les rendent totalement incapables de produire la moindre électricité. Néanmoins, tout ce qui est alimenté par les centrales hydrauliques fonctionne encore.
Au bout de plusieurs jours
Les tunnels des métros sont totalement inondés en raison de l’arrêt des pompes censées les garder au sec. Les animaux domestiques enfermés chez leurs maîtres commencent à mourir de faim et de soif. Néanmoins, on peut imaginer que certains d’entre-eux parviennent à sortir et découvrent un monde déserté par les humains. Il en va de même des millions d’animaux dans les élevages à travers le monde. Si les vaches et d’autres espèces survivent plus longtemps en trouvant de quoi manger dehors, les poulets et bien d’autres animaux enfermés meurent sans autre forme de procès.
Les chiens et chat lâchés en pleine nature dans un monde redevenu sauvage, doivent se plier de force à la loi de la jungle. Certaines races de chiens par exemple, comme les plus petites, payent leur inadaptation au prix fort et se font tuer puis manger par des prédateurs qui jadis, ne semblaient pas représenter une menace.
Plusieurs semaines après la disparition des humains
Tous les chiens de petites races sont morts. Dans un autre registre, l’eau des centrales nucléaires commence à s’évaporer. Le début d’un cataclysme… Les centrales explosent les unes après les autres. Les déflagrations sont spectaculaires. Les animaux proches sont tous tués et ceux qui vivent dans les environs ne tardent pas à mourir à cause des radiations. En d’autres termes, l’épisode tragique de Tchernobyl se reproduit partout où il y a des centrales nucléaires. Si ce n’est que cette fois-ci, les conséquences immédiates et sur le long terme sont largement pires.
L’année d’après
Les animaux qui ont survécu aux explosions nucléaires observent d’étranges pluies d’étoiles filantes qui illuminent le ciel. Les satellites en orbite commencent à retomber dans l’atmosphère les uns après les autres.
Assez étrangement, la population des rats a beaucoup diminué. En l’absence des humains, ces rongeurs ne se développement plus aussi vite. Encore plus bizarrement, les puces et les poux ont quant à eux totalement disparu mais personne n’est là pour s’en réjouir.
Les orages déclenchent de multiples incendies dans les endroits où les maisons sont principalement faites de bois. Plus personne n’est là pour stopper la propagation des brasiers. Les habitations qui ne brûlent pas sont dévorées par les termites, inondées ou englouties par la végétation.
Des décennies plus tard
La végétation envahit les villes. Les routes disparaissent petit à petit sous l’herbe. Certains immeubles commencent à tomber. Dans les rues de Paris, New York ou Tokyo, des animaux sauvages chassent parmi les déchets plastiques qui eux, subsistent. Les chiens autrefois dociles sont retournés à l’état sauvage, engendrant des petits qui n’ont connu que ce monde sans pitié mais plutôt paisible, débarrassés de tous les bruits engendrés par l’homme.
La pollution dans l’air est retombée depuis bien longtemps et la visibilité est bien meilleure. Du côté de Dubaï et Las Vegas, le sable a fait son œuvre et le désert a commencé à reprendre son dû. Les constructions sont néanmoins encore en bon état compte tenu du faible taux d’humidité présent dans l’air.
Les végétaux poussent à vitesse grand V et le CO2 est absorbé beaucoup plus rapidement. Les hivers se font aussi plus froids. Au bout de 150 ans des régions comme le Canada sont entièrement gelées.
Au bout d’environ 300 ans, les structures en métal se désagrègent. À Paris, le tour Eiffel tombe en morceaux et à San Francisco, les câbles du Golden Gate Bridge lâchent progressivement, avant l’effondrement total du pont dans les eaux de la baie. Sans personne pour les repeindre et les protéger de la corrosion, tous ces édifices sont condamnés. Les immeubles et autres constructions en béton ne sont pas épargnés. La matière s’effrite lentement puis les gratte-ciel retournent à la poussière. Dans les mégalopoles, les effondrements se succèdent dans l’indifférence générale, provoquant un bruit assourdissant que plus personne n’est là pour entendre.
Fatalement, les barrages cèdent. L’un des plus importants du monde, le barrage Hoover, près de Las Vegas, provoque une gigantesque inondation. Un peu partout dans le monde, des espèces animales autrefois menacées, ont retrouvé des effectifs normaux et profitent de territoires vierges. Les rivières retrouvent aussi leur cours naturel.
Dans les mers et les océans, les poissons et les mammifères aussi se développent. Depuis bien longtemps, les coraux ont recouvert les épaves. Il y a beaucoup plus de baleines qu’avant maintenant que personne n’en a après leur chair. Tous ces animaux trouvent de la nourriture à foison pour vivre sereinement, dans un cycle qui a retrouvé sa logique initiale. Il aura fallu 60 années pour que les océans se remettent complètement de la surpêche.
200 ans plus tard, le CO2 produit par l’homme a enfin été totalement nettoyé. 500 ans plus tard, ce sont les forêts qui retrouvent leur état d’il y a 10 000 ans, soit avant que l’homme commence à s’y intéresser.
La terre sans humains après 10 000 ans
La nature a repris le contrôle. Ici et là subsistent encore quelques vestiges des constructions en pierre jadis érigées par les humains. Les pyramides d’Égypte, le Sphinx de Gizeh, la Grande muraille de Chine ou le mont Rushmore sont encore là.
Après 25 000 ans, quelques derniers déchets nucléaires sont encore présents et attestent de la présence de l’homme il y a bien longtemps.
15 millions d’années après l’extinction
Il ne reste de l’humanité que quelques bouts de verre brisé. Tout le reste a disparu. Toute la pollution, la radioactivité, les sacs plastique dans l’océan, mais aussi tout ce que les Hommes ont pu accomplir de grandiose, tout a été englouti et oublié.
En admettant que 300 000 000 d’années après notre disparition, une autre espèce douée d’une intelligence similaire à la notre fasse son apparition, celle-ci ne remarquerait même pas que nous avons un jour existé. Contrairement aux dinosaures, qui ont laissé des traces durables, les humains se sont fait oublier. Ni les tableaux de Rembrandt, ni les textes de Victor Hugo, ni la musique de Mozart ou encore les films de Steven Spielberg n’ont subsisté. Le pire comme le meilleur s’est évanoui dans le temps.
Morale de l’histoire
Que faut-il retenir d’une telle projection ? Oui la Terre, comme elle l’a fait pendant bien longtemps, peut très bien se passer de nous. L’inverse est en revanche impossible. Alors bien sûr, de telles études tendent à souligner l’importance des comportements éco-responsables afin de sauvegarder notre environnement. Mais elles tendent également à inciter chez nous un peu de modestie tout en essayant d’insuffler un peu de ce respect qu’il convient d’avoir pour notre chère planète bleue. Aussi important qu’il se considère, l’être humain n’est qu’un locataire un peu encombrant sur une Terre qui se porterait mieux sans lui.