Qu’est-ce que le GEIPAN, l’agence d’observation des phénomènes aérospatiaux non identifiés ?
Saviez-vous que la France possède son propre service d’observation des phénomènes aériens inexpliqués ? Oui, nous parlons bien ici d’OVNIS. Existent-ils ? Sont-ils déjà parmi nous ? Autant de questions auxquelles le GEIPAN ne répond pas directement, lui qui pourtant, garde le regard rivé vers les étoiles.
Basé à Toulouse, le GEIPAN est directement rattaché à la Direction adjointe du Centre Spatial. Sa mission ? En fait, elles sont multiples, à savoir collecter des témoignages émanant de personnes réparties sur l’ensemble du territoire, analyser ces témoignages, établir un dossier complet et informer le public via son site Internet notamment.
Qu’est-ce que le GEIPAN ?
Le Groupe d’Étude et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés est encadré par un comité de pilotage présidé par une personne reconnue du monde aérospatial. Il se compose également de plusieurs représentants de la Gendarmerie nationale, de l’Aviation civile, de la Météo, de l’Armée de l’air et de la Recherche scientifique. Le CNES joue également un grand rôle.
Concrètement, le GEIPAN récolte donc des témoignages. Si par exemple, alors que vous êtes dans votre jardin, vous observez ce que vous pensez être un OVNI, vous pouvez tout à fait contacter le GEIPAN. Votre témoignage est ensuite soumis à des enquêteurs répartis dans tout le pays. Dans la plupart des cas, les observations sont expliquées. Vous avez peut-être vu un ballon météo ou un satellite. Plus rarement, mais cela arrive, certains phénomènes ne trouvent aucune explication logique. S’ils travaillent bien souvent à distance, les enquêteurs bénévoles peuvent aussi être amenés à se déplacer pour se rendre sur le site de l’observation. À noter que ces enquêteurs travaillent à partir d’un guide fourni par le GEIPAN.
La plupart du temps, il faut le préciser, même si cela amoindrit un peu le mystère, les observations sont expliquées très rapidement. Le GEIPAN reçoit ainsi environ 1 200 signalements tous les ans. Sur ces 1 200 témoignages, entre 150 et 200 font l’objet d’une enquête car trouver une explication nécessite un travail plus approfondi. Et quand l’enquête à distance ne suffit pas, les enquêteurs peuvent être amenés à se déplacer.
La vérité est-elle ailleurs ?
Autant dire qu’on est plutôt loin de The X-Files, la série culte centrée sur les investigations de Fox Mulder et Dana Scully. Le GEIPAN insiste d’ailleurs bien sur ce point : ici pas de sensationnalisme facile. Les chiffres sont d’ailleurs parlants concernant les cas rapportés à l’agence. Des chiffres régulièrement mis à jour sur le site web.
Sur 2 978 cas, 33% n’ont pas pu être expliqués par manque de données. 23,5% ont été parfaitement expliqués, 40% ont probablement été identifiés et 3,3 % n’ont pas été identifiés. On peut donc en conclure que seuls 3,3 % des observations rapportées pourraient relever de l’observation d’un OVNI ou en tout cas d’un objet suffisamment mystérieux pour avoir échappé à toutes les explications.
Cela dit, le GEIPAN souligne que toutes les enquêtes se basent sur des faits et des connaissances scientifiques. Quand l’agence reçoit un témoignage, elle vérifie tout d’abord si l’objet que le témoin a vu n’était pas un satellite, un avion, un ballon ou encore une planète, un météore ou un autre phénomène météo bel et bien tangible mais méconnu du grand public.
À titre d’exemple, le 17 mars 2020, alors que le monde s’apprêtait à être mis sous cloche à cause du Covid-19, le GEIPAN a reçu de nombreux témoignages. Il se trouve que tous portaient sur les satellites Starlink qui venaient d’être lancés et étaient donc largement visibles dans le ciel.
Quelques exemples de cas non expliqués
Si les observations de phénomènes aérospatiaux trouvent donc le plus souvent une explication, certains cas restent très mystérieux. Voici deux exemples particulièrement flagrants.
Nuit du 26 septembre à 2h14, à Saint-Laurent-de-la-Salanque, dans les Pyrénées-Orientales : un témoin voit passer un grand objet de forme triangulaire. Le phénomène dure une dizaine de secondes. Plus grand qu’un avion, l’objet volant se déplace très vite et n’émet aucun bruit. Il se trouve environ à 600 ou 700 mètres du sol. De couleur sombre, avec des lumières phosphorescentes à chaque extrémité, l’objet en question n’a jamais pu être rattaché à quelque chose de connu.
Nuit du 25 mai 1995 à Fontiès-d’Aude, dans l’Aude : un couple observe ce qui ressemble vaguement à un hélicoptère. En suspension dans les airs, l’objet de fait pas de bruit et projette sur le sol des rayons lumineux. Après quelques minutes, l’objet s’éloigne et disparaît complètement. Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Au bout de quelques jours, l’épouse du témoin se sent mal. Le témoin lui-même tombe malade. Même le voisin est hospitalisé. Les chiens de la famille quant à eux, sont pris de vomissements. À l’endroit où l’appareil a projeté ses lumières, la végétation est affectée. De nombreuses analyses sont effectuées mais aucune explication n’a jamais été trouvée.
24 janvier 1980. Il est un peu plus de 18 h quand un témoin voit un objet volant non identifié de forme cylindrique, avec deux ailerons de couleur sombre. L’appareil mystérieux vole à environ 200 mètres du sol. Rapidement, les ailerons disparaissent et l’objet est éclairé d’une lumière jaune-orange. Pendant 7 minutes, le témoin observe la scène. Sa radio n’émet alors que des grésillements. À la suite de la disparition de l’OVNI, le témoin s’empresse de prévenir les gendarmes. L’enquête constate que le circuit électrique du tableau de bord de sa voiture est touché par un dysfonctionnement. Là encore, aucune explication ne sera trouvée, malgré une enquête méticuleuse.
Tous les rapports d’enquête sont consultables sur le site Internet du GEIPAN. Une lecture passionnante pour quiconque s’intéresse à la question des OVNIS. Même si ici, vous l’avez compris, c’est la science qui passe avant les fantasmes d’observation d’extraterrestres superbement véhiculés par la pop culture depuis des décennies. Le GEIPAN lui-même ayant désormais intégré cette culture populaire, via la série française OVNI(S).