Santé mentale des jeunes : les impacts de la COVID-19
Selon un nouveau rapport mené par UNICEF, les jeunes pourraient bien ressentir les effets de la COVID-19 sur leur santé mentale et leur bien-être pendant de nombreuses années. C’est l’analyse la plus complète jamais menée par UNICEF sur la santé mentale des enfants, des adolescents et des personnes s’occupant d’enfants. Le rapport La situation des enfants dans le monde en 2021 ; Dans ma tête : Promouvoir, protéger et prendre en charge la santé mentale des enfants fait le point sur les effets de la COVID-19, mais pas que. Au-delà de la pandémie L’étude de l’UNICEF révèle notamment que, selon les estimations, 13 % des adolescents âgés de 10 à 19 ans sont atteints d’un trouble mental diagnostiqué. Ces troubles mentaux sont à 40 % liés à l’anxiété et à la dépression. Parmi les autres pathologies, on retrouve notamment le trouble déficitaire de l’attention, les troubles du comportement, la déficience intellectuelle, le trouble bipolaire, les troubles de l’alimentation, l’autisme ou encore la schizophrénie. Elle révèle également que 45 800 adolescents se suicident chaque année, soit plus d’un jeune toutes les 11 minutes, ce qui fait du suicide la cinquième cause de décès la plus courante chez les adolescents âgés de 10 à 19 ans dans le monde. Ces chiffres alarmants ne sont pas uniquement la conséquence de la crise sanitaire. Henrietta Fore, directrice générale d’UNICEF, explique : « Les conséquences de la pandémie sont considérables, et il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg. Avant même qu’elle ne survienne, bien trop d’enfants souffrant de problèmes de santé mentale n’étaient pas pris en charge. Les investissements consentis par les gouvernements pour répondre à ces besoins cruciaux sont trop faibles. » D’après le rapport, en effet, seuls 2 % environ des budgets publics alloués à la santé sont affectés à la santé mentale dans le monde. Et si la crise sanitaire n’est pas l’unique responsable de ces chiffres, elle n’a bien entendu pas arrangé la situation. Les données disponibles les plus récentes d’UNICEF indiquent en effet qu’au moins un enfant sur sept dans le monde a été touché directement par des mesures de confinement et que plus d’1,6 milliard d’enfants ont vu leur éducation négativement impactée. Et en France, alors ? Si les chiffres présentés plus haut sont représentatifs de l’échelle mondiale, la France ne fait pas exception. En effet, selon la consultation nationale des 6-18 ans d’UNICEF France auprès de plus de 25 000 enfants en France, 76 % des répondants indiquent qu’il leur arrive d’être triste ou cafardeux. 53 % d’entre eux déclarent qu’il leur arrive de n’avoir plus goût à rien et 64,2 % de perdre confiance en eux. Les résultats font également ressortir que 27,2 % des répondants reconnaissent qu’ils ont déjà pensé au suicide et que 10,3 % d’entre eux ont déjà tenté de se suicider. Le rapport explique ces chiffres par une combinaison de facteurs : génétiques, environnementaux et expériences personnelles. Parmi les expériences personnelles qui peuvent entrer en compte, l’éducation parentale, la scolarité, la qualité des relations, l’exposition à la violence ou à la négligence, la discrimination, la pauvreté, les crises humanitaires ou les urgences sanitaires. Envie d’en savoir plus ? Lisez le résumé du rapport La situation des enfants dans le monde en 2021 ; Dans ma tête : Promouvoir, protéger et prendre en charge la santé mentale des enfants.