Travailler dans le renseignement, comment ça marche ?
Vous adorez lire des romans d’espionnage ou regarder des polars qui mettent en scène des agents du renseignement ? Et si vous envisagiez une carrière dans ce secteur encore méconnu ? Les métiers du renseignement font l’objet de bien des fantasmes. Qu’en est-il dans la réalité et comment y accéder ?
Les métiers du renseignement : de la fiction à la réalité
En France, actuellement, environ 7 000 personnes travaillent pour la DGSE, soit la Direction Générale de la Sécurité Extérieure. Le secteur recrute entre 800 et 1 000 employés par an, sans compter les stagiaires et les apprentis, qui sont entre 30 et 50. Mais que font exactement ces personnes et quels sont précisément les métiers du renseignement ?
Tour d’horizon des métiers du renseignement
Avant de parler concrètement des métiers du renseignement, il convient de rappeler le rôle de la DGSE. Créée le 2 avril 1982 sur demande du président François Mitterrand, sur la structure existante du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, lui-même issu du Bureau central de renseignements et d’action (fondé par le Général de Gaulle), la DGSE est l’équivalent français de la CIA et de la NSA américaines ou encore des fameux MI5 et MI6 britanniques (là où travaille James Bond).
Concernant les métiers, voici les principaux
- Data scientist ;
- Développeur informatique ;
- Spécialiste du déploiement de nouveaux systèmes d’information ;
- Linguiste ;
- Financier ;
- Comptable ;
- Constructeur de bâtiments ;
- Conducteur de travaux ;
- Crypto-mathématicien ;
- Ingénieur des systèmes d’information et de communication ;
- Officier traitant.
Et les espions ? Il s’agit des officiers du renseignement. Ces derniers débutent en occupant généralement un poste d’analyste, et peuvent se spécialiser dans un domaine comme le contre-terrorisme, la géopolitique ou la sécurité économique. Ce n’est qu’après 5 ans en moyenne qu’il est possible de devenir officier traitant pour ensuite effectuer peut-être des missions à l’étranger. On appelle ces agents des clandestins. Autrement dit, on est loin de James Bond mais plutôt proche de ce que montrent d’autres œuvres de fiction comme la série française culte Le Bureau des Légendes.
De manière générale, en fonction du poste visé, la DGSE est ouverte à une multitude de profils, de sans diplôme à bac + 5.
Travailler à la DGSE équivaut à bénéficier du statut de contractuel, de celui de fonctionnaire ou de celui de militaire. Et bien sûr, le salaire est à l’avenant.
Travailler dans le renseignement : comment ça marche ?
La DGSE propose elle-même ses concours de catégories A, B et C. Il en va de même pour les parcours de formation qui sont propres à la DGSE après l’obtention d’un premier diplôme. Dans tous les cas, les agents doivent réussir des tests techniques afin de mettre en valeur leur expertise dans un domaine donné, passer une évaluation poussée avec un psychologue qui va évaluer la compatibilité avec la fonction visée et faire l’objet d’une enquête de sécurité. C’est au terme de cette dernière que l’habilitation tant convoitée est généralement délivrée.
Le parcours pour devenir espion
Concernant le poste d’officier du renseignement, il est nécessaire de tout d’abord réussir le concours de catégorie A. Pour cela, le postulant doit avoir un casier judiciaire vierge, être de nationalité française, avoir effectué la journée défense et citoyenneté et être titulaire d’au moins une licence ou d’un diplôme équivalent.
Comme indiqué plus haut, les futurs officiers du renseignement doivent ensuite opérer pendant 5 ans en tant qu’analyste avant de candidater pour devenir officier traitant. Les clandestins mentionnés précédemment sont quant à eux soumis à un processus très strict, avec des entretiens et des épreuves de terrain très exigeantes.
Quelles sont les qualités requises pour faire carrière dans le renseignement ?
Concernant le statut d’officier du renseignement, il est absolument nécessaire de faire preuve d’une extrême discipline mais aussi d’une transparence absolue, tout en se montrant loyal. Les tests psychologiques et les entretiens permettent par ailleurs de définir si les candidats sont aptes à endosser cette fonction sur la durée.
Plus largement, un employé du renseignement doit faire preuve d’engagement, de discrétion, d’adaptabilité et de rigueur.
Vous l’aurez compris, devenir espion équivaut aussi à mettre de côté toutes les idées reçues véhiculées par la pop culture. En France tout du moins où cette fonction appelle le plus grand des sérieux, de véritables aptitudes mentales et physiques mais aussi de la patience, de la mesure, et beaucoup de travail sont nécessaires. Les espions ne passent donc pas leur temps sur le terrain pour sauver le monde à la dernière minute comme notre cher 007. Cela dit, le renseignement propose de nombreuses opportunités pour celles et ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs et qui souhaitent apporter leur pierre à l’édifice pour défendre le pays.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le site officiel de la DGSE qui donne toutes les informations nécessaires concernant son mode de recrutement.
Crédit photo principale : Le Bureau des Légendes, Canal +