Objets connectés : des métiers et des débouchés en perspective !
Un véhicule qui conduit tout seul, un système qui décide d'augmenter ou de baisser le chauffage après avoir capté la température et le nombre de personnes rassemblées dans un espace, ou encore un robot qui répond à une sollicitation, un vêtement qui vous aide à apprendre le yoga... Tous ces objets sont connectés à d'autres objets et au web, ce qui permet des échanges d'informations et des prises de décisions. Or, ces objets dits « intelligents » peuvent s’étudier dès le lycée.
Au lycée Janot à Sens, dans l'académie de Dijon, un prof d'informatique avait fait réaliser par des élèves un programme pour un robot Nao pour qu'il engage un « échange » avec des enfants autistes. Un projet récompensé du second prix au challenge Innov'Bourgogne !
Au lycée Janetti, dans l'académie de Nice, des élèves des filières S ont conçu, dans le cadre d’un COOL L@B, une canne connectée pour rendre autonome une camarade déficiente visuelle, mais aussi un casque connecté qui, en cas de choc, alerte sur la force de l'impact, la localisation, et communique la carte santé de la victime. Ils ont aussi imaginé une appli qui permet de veiller sur une ruche à distance
Tout ces objets électroniques, connectés au web via le wifi ou bien par l'intermédiaire d'un smartphone (via le Bluetooth), sont capables de communiquer entre eux et d'échanger des informations, mais aussi – et c’est tout l’intérêt – avec leurs utilisateurs. C'est le monde de l'Internet des Objets (ou IoT pour Internet of Things).
Ces objets peuvent aussi bien être un véhicule, qu'une machine industrielle, d'électro-ménager, ou une place de parking. Et c'est cette capacité à collecter, analyser des données et déclencher une action en fonction des informations recueillies, comme par exemple l'arrosage d'une pelouse en pleine sécheresse, qui leur vaut le qualificatif d’objet « intelligent ».
Véhicules, maisons, bâtiments intelligents...
Vous avez déjà entendu parler d'un véhicule intelligent ? Bardé de capteurs et d'un ordinateur de bord qui fait des calculs, il prend des décisions à la place du conducteur. La Google Car a déjà fait des milliers de kilomètres toute seule aux États-Unis et les plus grands constructeurs se penchent depuis quelques années sur les systèmes de conduite autonome. Nissan a équipé plusieurs de ses véhicules de son système de conduite assistée ProPILOT, qui aide le conducteur à se maintenir dans sa file, l'assiste en cas d'embouteillage, garde les distances de sécurité... Des lignes de métro, des navettes comme Orlyval en Ile-de-France, circulent aussi depuis longtemps sans chauffeur.
Savez-vous qu'on planche aussi sur la maison intelligente (smart home) ? Avec, à terme, l'idée de contrôler à distance des appareils électro-ménagers, des systèmes anti-intrusion... Tout cela de sa maison depuis son smartphone ou sa tablette. Ce sera aussi la possibilité d'une maison connectée totalement autonome, capable de prendre des décisions : comme gérer l'éclairage des pièces de manière automatique, éteindre le four une fois la cuisson terminée, ouvrir la porte du garage quand vous arrivez devant... Imaginez aussi que votre réfrigérateur soit capable de vous dire en temps réel le type d'aliments qu'il y a à l'intérieur, ce qui manque, ce qui est périmé et passe commande pour vous réapprovisionner !
Chercheurs et ingénieurs travaillent aussi sur des bâtiments intelligent, y compris scolaires. Équipés de capteurs, ils produisent des données qui informent sur les usages : comment on éclaire, on chauffe, combien d'élèves sont rassemblés par classe, la qualité de l'air... Et ils pourront permettre que « le bâtiment module de manière autonome les conditions physiques, agisse sur la lumière, le chauffage, la ventilation, conditions dont on sait qu'elles ont un impact sur les conditions d'apprentissage », explique Edwige Coureau-Falquerho, de l'Institut français de l'éducation.Les objets connectés sont aussi dans le pré !
Des objets connectés sont aussi imaginés pour améliorer le quotidien de personnes handicapées. Des bracelets émetteurs étanches ont par exemple été conçus pour permettre aux non ou mal-voyants de se baigner en toute autonomie ! Ils déclenchent des dispositifs sonores du totem de plage (entrée et sortie de la baignade), des balises en mer qui diffusent un message sonore (distance de la plage 25 mètres, profondeur de l'eau 1,50 mètres...).
Qui ne connaît pas non plus l'univers des drones ? Leurs photographies et vidéos aériennes permettent l'inspection d'ouvrages, la surveillance, d'effectuer des relevés topographiques, de veiller sur les cultures agricoles et sur les troupeaux... Les agriculteurs font d'ailleurs partie des personnes les plus connectées. Des dispositifs permettent de connaître l'activité des vaches, la quantité de lait qu'elles fournissent à chaque traite et la quantité de nourriture absorbée...
Objets connectés = nouveaux métiers = nouvelles formations
Avec un tensiomètre ou un glucomètre connecté, le malade hypertendu ou diabétique peut suivre l'évolution de sa tension ou de sa glycémie. Une fourchette digitale connectée mesure l'intervalle de temps entre chaque bouchée et vibre si vous mangez trop vite. Dans la santé, les idées de nouveaux « coaches » de plus en plus sophistiqués ne manquent pas non plus, souvent à porter sur soi, en formats montres, bracelets, et aussi vêtements!
C'est d'ailleurs une grande tendance du moment : porter des objets connectés. Des sociétés travaillent sur des vêtements connectés, qui disposent d'une fonction géo localisable permettant de s'orienter dans les déplacements en émettant une vibration sur les côtés du vêtement. Ou encore des vêtements de yoga, connectés à une appli, permettent un rendu virtuel du corps en vidéo. Vous pouvez lui demander si votre position est la bonne, et elle vous indique comment vous ajuster...
Bref, vous l’avez compris, le « business » des objets connectés est en plein boom et cela n’est qu’un début. Or, beaucoup de projets connectés réalisés au lycée permettent d'amener les élèves à explorer les machines, la numérisation de l'information, les logiciels, les réseaux et, au-delà, les usages sociaux, professionnels, scientifiques... rendus possibles par le numérique. Et ils servent à susciter des vocations pour s'orienter vers des filières qui œuvrent pour ces nouvelles technologies.
Camille Pons
Selon le cabinet IoT Analytics, il y aurait près de 20 milliards d’objets connectés dans le monde.
Quelles formations à ces nouvelles technologies ?
Au lycée, on peut s'initier aux objets connectés en option ICN (Informatique et création numérique) en seconde, et dans des filières telles que STI2D (Sciences et technologies de l'industrie et du développement durable).
Avec le nouveau bac qui se profile, certains enseignements de spécialité seront à privilégier, comme « Mathématiques », « Numérique et sciences informatiques » et « Sciences de l'ingénieur ». Renseignez-vous sur ceux que vont proposer les lycées dont vous dépendez.
Du côté du bac pro, on peut s’orienter vers des spécialités de la famille des Métiers du numérique et de la transition énergétique telles que Métiers de l'électricité et de ses environnements connectés ou une des trois options de Systèmes numériques : Sûreté et sécurité des infrastructures, de l'habitat et du tertiaire, Audiovisuels, réseau et équipement domestiques, Réseaux informatiques et systèmes communicants.
Des écoles d’ingé à l’université, l’offre se démultiplie
Ces bases pourront être renforcées dans l’enseignement supérieur en suivant des formations en informatique, électronique, automatismes, télécoms, réseaux, systèmes embarqués... : ce sont les formations d'ingénieur et des formations universitaires du DUT au master, en passant par la licence pro.
Ensuite, on peut s'attaquer à des formations dédiées, peu nombreuses pour l'instant. Par exemple, l'université de Cergy-Pontoise propose une licence pro « Développeur web de systèmes d'information et multimédia » avec une spécialisation « objets connectés ». L'université de Nantes propose le DU de niveau bac+5 DESSiiN (Design de services interactifs innovants).
On trouve aussi des mastères spécialisés et des formations en ligne comme les MOOC proposés par le Conservatoire national des arts et métiers. pratiques (https://eformation.univ-tlse3.fr/oc/).