Élève et sportif : un double je possible
Plusieurs dispositifs sont proposés pour permettre aux lycéens de concilier leur scolarité avec une pratique sportive renforcée : les sections sportives scolaires, les classes sport-études ou les aménagements individuels. L’objectif est soit, pour le premier dispositif, de pratiquer un peu plus durant sa scolarité, soit, avec les deux suivants, de vous aider à vous réaliser dans une carrière sportive de haut niveau, tout en vous gardant un (précieux) pied dans la formation pour l’après…
Le saviez-vous ?
Plus de 200 athlètes lycéens ou étudiants ont concouru aux Jeux Olympiques de Paris 2024 et 33 sont rentrés avec une médaille : une médaille française sur trois a été décrochée par ces derniers ! Performances qu’ils doivent, bien sûr, à leurs efforts, leur persévérance et leur capacité à rebondir face à des échecs ou des déceptions, ce dont les parcours sportifs sont, en général, bien parsemés… Mais pas seulement.
Car ces jeunes bénéficient ou ont bénéficié de parcours aménagés dans leurs études, parfois dès le collège et jusqu’au supérieur, pour pouvoir pratiquer à haut niveau sans décrocher de leurs études. Et il existe aussi au lycée des dispositifs pour pratiquer de manière intensive sans viser pour autant le si haut niveau. Amoureux du sport ? VAL vous en dit plus sur ces dispositifs qui peuvent vous permettre de mener une « double vie » et de réaliser deux projets pour le prix d’un…
Aujourd’hui, en France, il existe pour les lycéens deux grands dispositifs ou parcours dits « d’approfondissement et de renforcement » des pratiques sportives : les sections sportives scolaires et les dispositifs sport-études, ce à quoi peuvent s’ajouter des aménagements individuels pour ceux qui évoluent à haut niveau.
Pour les sportifs de haut niveau : les classes sport études et/ou des aménagements individuels
Depuis la rentrée 2024, les dispositifs sport-études remplacent les « sections d’excellence sportive ». Ces classes sport-études s’adressent principalement aux élèves dits à HPS (haut potentiel sportif) ou SHN (sportifs de haut niveau), donc ceux qui sont au haut niveau ou peuvent imaginer y accéder. Elles offrent des aménagements qui peuvent concerner à la fois les cours (emploi du temps compacté, enseignement à distance, tutorat…), mais aussi les évaluations. Objectif : permettre aux élèves d’être disponibles pour se préparer et participer aux grandes échéances sportives qui les attendent (championnats d’Europe, du Monde, stages…), qui ne collent pas toujours, loin de là, avec les vacances scolaires.
Une classe sport-études réunit plusieurs élèves qui pratiquent soit la même activité sportive, soit des sports différents. Elle concerne donc plutôt un même niveau scolaire, même si des regroupements d’élèves de niveaux différents sont aussi possibles.
Jusqu’à 4h30 de cours en moins par semaine, à certains moments, pour s’adapter aux contraintes des sportifs
En quoi est-ce différent d’une classe « traditionnelle » ? Afin de permettre aux élèves de suivre leur entraînement sportif, les établissements scolaires qui proposent ces classes sport-études veillent à proposer des aménagements comme :
- Un emploi du temps « compacté », pour libérer des plages horaires adaptées aux temps d’entraînement. La forme la plus répandue est celle de cours concentrés le matin, mais il peut être proposé aussi des cours concentrés l’après-midi ou en fin de matinée et fin de journée, ou entre 10 heures et 16 heures, objectif étant d’offrir notamment une pratique sportive deux fois par jour.
- Un calendrier scolaire en lien avec le calendrier des stages et des compétitions sportives, ou correspondant à des disciplines d’hiver ou à des disciplines d’été. Par exemple :
– en étalant les études sur onze des douze mois de l’année : rentrée anticipée, travail à distance, utilisation des plages de vacances scolaires ;
– en déplaçant les stages dans la voie professionnelle et en STS pendant les trêves sportives.
- Un allègement des horaires à certains moments de l’année, dans la limite de 4 h 30 par semaine.
- Le passage du baccalauréat en deux ans, comme à Saint-Étienne au pôle France de gymnastique, où la première année de terminale est consacrée exclusivement aux enseignements de spécialité et au grand oral, et la seconde année aux autres enseignements.
- Des dispositifs d’accompagnement scolaire, du tutorat ou de la solidarité entre élèves grâce à la création de binômes d’entraide, par exemple.
- Un accès à de l’enseignement à distance (notamment numérique : cours enregistrés, filmés…).
- Des cours à la fois en présentiel et à distance.
- Des cours dont une partie se déroule sur le lieu de l’entraînement, par exemple au sein de l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), le centre international d’entraînement Olympique et Paralympique ou dans les CREPS (Centres de ressources d’expertise et de performance sportive). Par exemple, les SHN de la voie professionnelle qui ont intégré le CREPS d’Île-de-France suivent leurs enseignements professionnels au lycée trois jours par semaine, mais les enseignements généraux (français, histoire-géographie-EMC, mathématiques et langues vivantes 1 et 2) sont externalisés au CREPS les deux jours et deux soirs de la semaine.
Les lycées peuvent proposer aussi des évaluations adaptées. Il s’agit principalement :
- de contrôle continu pour les voies générale et technologique ;
- de la possibilité de passer le bac en deux ans ;
- Les lycées ont aussi la possibilité de faire passer, pour une même année, les examens du baccalauréat durant les sessions de mars, juin et septembre.
Pour être « recruté » en sport-études, il faut…1- Être performant > être inscrit sur les listes de sportifs de haut niveau arrêtées par le ministère en charge des sports : sportifs de haut niveau (élite, senior, relève, reconversion), sportifs Espoirs, sportifs des collectifs nationaux, élèves sportifs des centres de formation d’un club professionnel sous convention de formation ainsi que sportifs professionnels disposant d’un contrat de travail ; > ou appartenir à des structures d’entraînement reconnues dans le parcours de performance fédéral de la fédération correspondante ; > ou relever d’une liste territoriale de hauts potentiels sportifs validée par la direction technique nationale de la fédération concernée ; > ou être élève juge et arbitre sportif de haut niveau ; > ou, en cas de places vacantes, présenter un bon niveau sportif et être inscrit dans une structure agréée d’une fédération nationale sportive délégataire. 2- Être motivé Les élèves sont admis en classe-études selon : > leur niveau sportif (détection par les fédérations ou ligues régionales) et l’avis du conseiller technique de la fédération concernée ; > leur motivation et leur capacité à suivre un cursus aménagé (dossier scolaire) ; > le temps de déplacement entre résidence, lieu principal d’entraînement sportif et établissement scolaire demandé. 3- En faire la demande La demande d’affectation en classe sport-études est formulée par l’élève et ses représentants légaux. Une commission d’affectation dédiée examine et valide ou non les demandes. |
Le « plus » pour les SHN : la possibilité de bénéficier d’aménagements individuels
Des aménagements individuels peuvent aussi concerner les sportifs de haut niveau inscrits en classe sport-études ou hors dispositif. Ils peuvent être proposés :
- pour répondre à des fortes contraintes de certains sports (difficultés d’accès aux installations sportives, horaires d’entraînement particuliers ou plus fréquents, absences fréquentes ou longues pour stages et compétitions, etc.) ;
- à des sportifs qui ne peuvent rejoindre une classe sport-études en raison de leur éloignement géographique ;
- à des sportifs qui suivent un enseignement non proposé par l’établissement où se situe la classe sport-études (langue vivante, enseignement de spécialité ou optionnel…) ;
- en raison de l’absence de places disponibles en classe sport-études dans le niveau scolaire sollicité.
Au-delà, dans le supérieur, des établissements peuvent aussi proposer des aménagements particuliers pour vous permettre de poursuivre cette carrière sportive (lire « Sportif, artiste, engagé : chemins aménagés pour 2 vies ».
Les sections sportives scolaires pour ceux qui veulent faire plus de sport mais sans viser le haut niveau
Enfin, il existe un autre dispositif mais plutôt dédié à ceux qui veulent améliorer leur niveau de pratique sportive sans pour autant viser l’excellence : les sections sportives scolaires. Près de 800 sections sont proposées dans les lycées.
Les lycéens suivent le programme classique du lycée tout en ayant 4 à 8 heures de sport en plus par semaine, grâce à un emploi du temps aménagé. Ces entraînements s’ajoutent à l’EPS obligatoire et à la pratique en club. L’enseignement est axé sur le perfectionnement technique, tactique et la connaissance des règles et de l’arbitrage. Les jeunes sont aussi sensibilisés à l’hygiène de vie, l’équilibre alimentaire et s’impliquent dans les actions d’éducation sportive de leur établissement. Dans certaines sections, les élèves peuvent aussi s’initier à l’encadrement sportif ou passer des certifications ou diplômes (comme les niveaux de plongeurs, un diplôme fédéral d’encadrement bénévole, le diplôme de « Jeune Officiel » UNSS de juge ou arbitre, etc.).
Environ 90 sports proposés
Une centaine d’activités sportives sont proposées. Il y en a « pour tous les goûts » : football, handball, volley, rugby, basket, athlétisme, judo, triathlon, natation, aviron, tennis de table, gymnastique, ski alpin, hockey sur glace, escalade, canoë-kayak, VTT, golf, voile, équitation, et même des sports que l’on ne soupçonne pas forcément comme la plongée, la pelote basque, le parapente ou encore le sauvetage aquatique…
Pour les élèves en situation de handicap, il existe également quelques sections de parasport ou en sport adapté.
Même les élèves qui n’ont pas commencé au collège ont leur chance…
Très sélectives, ces sections accueillent 20 lycéens au maximum. Pour postuler, il faut être affilié à un club sportif ou à l’UNSS. L’inscription se fait directement auprès des établissements concernés sur des critères scolaires et sportifs.
Si les élèves ont l’opportunité d’accéder à des compétitions départementales ou régionales, ils sont rarement sélectionnés par l’INSEP, les pôles Espoirs ou les centres de formation de clubs professionnels, car les fédérations détectent en général très tôt les sportifs les plus prometteurs. Mais les compétences que le passage par une section sportive scolaire permet d’acquérir, sens du collectif, assiduité, rigueur, goût de l’effort, etc., peuvent être valorisées lorsque vous postulez dans les formations du supérieur sur Parcoursup (grâce aussi aux appréciations que les profs peuvent porter à ce sujet sur vos bulletins trimestriels ou votre dossier scolaire).
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Camille Pons