Le redoublement : chance ou punition ?
Le troisième trimestre va s'achever, et vos notes n’ont pas vraiment fait rigoler vos profs. Ni vos parents. Et vous voyez se profiler, à l'horizon, la perspective de repasser par la case départ à la prochaine rentrée. Non, ce n’est pas une punition.
Non, redoubler, ce n’est jamais vraiment grave. Sauf peut-être pour l’amour propre, mais ça, ça se gère. Sur l'ensemble d'un cursus, une année de « perdue » peut rester très discrète, voire passer inaperçue...
Bien que devenu assez rare, le redoublement peut être vu comme une chance. Voire, même, être préférable à la « montée » dans la classe supérieure, surtout quand on sait qu’on ne disposera pas des bonnes bases pour y réussir.
N’oubliez pas que l’objectif de votre scolarité, à ce stade, c’est d’arriver dans de bonnes conditions devant le bac. Et, accessoirement, d’avoir un assez bon dossier pour ne pas galérer sur Parcoursup et pouvoir choisir la filière d’études de votre choix. Bref : de ne pas subir.
Parce que franchement, si ça été dur cette année, ça vous fait envie de vous dire que vous allez encore plus ramer l’année prochaine que cette année ? Que vous allez vous sentir bête devant votre interro quand les autres gratteront leurs copies doubles ?
Faut-il pour autant accepter la perspective du redoublement, et faire comme si de rien n’était ? Négatif. Plus que jamais, c’est vous qui devrez prendre les choses en main pour transformer une mauvaise nouvelle en occasion de vous faciliter la vie.
Parlez-en déjà à vos parents
Si vous sentez arriver la décision du conseil de classe, préparez psychologiquement vos parents. Adoptez une attitude mature : « Vu mes lacunes, ça serait peut-être plus raisonnable que je refasse un tour de piste, non ? ». Avec vos mots à vous, bien sûr 😉.
On ne vous dit pas qu'ils vous féliciteront, mais ils apprécieront votre franchise, et moins dure sera la chute après le dernier conseil de classe. Stratégiquement, leur faire comprendre que vous entendez bien métamorphoser cette forme d'échec en tremplin apaisera l'ambiance familiale qui risque d'être un poil plombée.
Comme le 31 décembre, mais en mieux…
La tentation est forte de penser que, fichu pour fichu, autant « kiffer la life » tranquillou... Hé bien non. Ce n'est pas parce que vous allez redoubler qu'il faut attendre la rentrée les doigts dans le nez. Les bonnes résolutions, ce sont des graines, et c’est maintenant qu’on les plante. C’est maintenant qu’on installe dans sa tête des objectifs clair. Si vous le faites le 1er septembre, ça n’aura pas le temps de prendre ! On connaît, au moins, trois stratégies gagnantes, à utiliser sans modération et tout au long de l’année.« Je bosse avec régularité ! » : C’est le moment ou jamais. Psychologiquement, il faut vous préparer à une année efficace, et un programme rigoureux MAIS gérable sera votre meilleur allié. Les bonnes habitudes acquises vous serviront d'ailleurs tout au long de vos études... Voire de votre future vie professionnelle. Oui, on sait, c’est loin… Mais si vous arrivez à 20 piges bête comme un bulot, ça sera encore plus loin et pour longtemps…
« Je vise l’excellence dans mes matières favorites ! » Pas de mauvaise foi : il y en a au moins une ou deux. Et si vous les aimez, il est impossible que vous y soyez absolument nul. On fait bien ce qu’on aime et on aime ce qu’on fait bien, c’est le principe du cercle vertueux ! Devenir un killer dans un domaine redonne confiance, et c’est excellent pour le moral.
« Je revois mes objectifs à long terme à la hausse » Une section différente ? Une mention au bac ? Des débouchés plus variés ? Vous n'y pensiez pas vraiment jusqu'ici, mais avec de nouvelles bases, tout ou presque peut devenir possible. Soyez ambitieux, et donnez-vous les moyens de décoller vraiment.
Parce qu’ambitieux, personne ne le sera pour vous. CQFD*
F.C.
* « Ce qu’il fallait démontrer ». Expression désuète, mais qu’on peut toujours placer sur un Scrabble ou dans une conversation avec un plus de 40 ans. lol.
Témoignage de notre rédac’chef Fabien, à qui c’est arrivé et qu’est pas mooort…
« Hé oui, je n’ai aucune honte à le dire, j’ai redoublé ma première B (ex. ES), et en plus, le lycée (privé) m’a invité a « redoubler dans un autre établissement », dixit le verdict du conseil de classe. Ambiance à la maison... Et pourtant : changer de lycée et repartir à zéro sur un même programme m’a permis de bien me mettre à niveau et je me suis payé le luxe, je vous jure que c’est vrai, d’être premier en maths au premier trimestre de ma deuxième première. Je suis passé les doigts dans le nez en terminale (avec de très bonnes notes au bac français), j’ai décroché le bac en ratant de peu la mention, puis j’ai passé un concours pour entrer dans une école, que j’ai eu ! Si je n’avais pas redoublé, je crois que je serais encore devant la porte. »
Faut-il faire contester le conseil de classe ?
Vos parents peuvent s’opposer à l’avis du conseil de classe et tenter de vous pousser vers la classe supérieure. Si votre retard n'est pas énorme, et si vous êtes prêt à potasser pendant l’été pour le rattraper, si, enfin, vous prenez de bonnes résolutions pour la suite, ce choix peut être le bon. Dans le cas contraire, c’est reculer pour mieux sauter, et on parie que la question se reposera l’an prochain, en pire (vous aurez accumulé encore plus de lacunes).
Autre cas de figure : vous VOULEZ redoubler mais votre lycée a pour politique de faire passer dans la classe supérieure le maximum d’élèves. Et veut vous dissuader de redoubler pour soigner ses statistiques. Avec vos parents, vous devez montrer que votre décision est rationnelle et va dans votre intérêt. Les profs et les principaux ne sont pas des monstres, et vous saurez les convaincre quand ils comprendrons que votre décision est sérieuse et motivée.